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Edito 3 suite – le Saumon de l’Adour à Paris : bravo à la Maison Barthouil !

Publié le : 26 décembre 2016

EDITO 3 suite – LE SAUMON DE L’ADOUR A PARIS

 

 

BRAVO A LA MAISON BARTHOUIL !

 

Avant hier, le 24 décembre, veille de Noël, ma fille me décide à l’accompagner à la Grande Epicerie du Bon Marché. Tu verras , me dit-elle, c’est un peu cher, mais ils ont des produits exceptionnels… Les rayons pâtisserie, huitres, caviar et saumons fumés battent leur plein…et justement sur ce dernier stand je tombe en arrêt devant trois magnifiques planches de saumons fumés, disposées côte à côte : Saumon sauvage d’Ecosse 194,50 €/kg, Saumon sauvage de Norvège 169,50 € et …saumon sauvage de l’Adour (de la maison Barthouil) à 359,00 €/kg, soit deux fois plus cher que le norvégien sauvage…

Alors là, je dis bravo à cette maison artisanale du sud-ouest installée depuis 1929 à Peyrehorade au bord des gaves réunis !

Vendre deux fois plus cher que le meilleur saumon sauvage norvégien capturé dans les fjords à l’eau froide et pure, des saumons capturés dans l’estuaire de l’Adour, qui détient le triste record européen et peut-être mondial, d’être le plus chargé en nitrates et surtout en pesticides, alors là je dis béret bas pour la communication.

Merci à Maïsadour et Monsanto, ce sont peut-être ces nitrates, pesticides, voire métaux lourds qui confèrent à la chair des saumons pêchés dans l’Adour, ce goût unique (paraît-il) devant lequel se pâment quelques grands chefs et dégustateurs peu éclairés.

On nous a rebattu les oreilles avec le fait que le saumon d’élevage norvégien et peut-être écossais, soit cancérigène, on a appris tout récemment suite à une enquête Thalassa/50 millions de consommateurs que les saumons d’élevage « Bio » contiennent beaucoup plus de pesticides, métaux lourds et autres polluants que les mêmes poissons élevés « industriellement » et une enquête à venir montrerait certainement que les derniers saumons sauvages de l’Atlantique, tous comme les thons et autres grands prédateurs océaniques en bout de chaine, contiennent certainement dans leurs chairs des taux de pesticides et métaux lourds plus élevés que leurs congénères d’élevage des fjords norvégiens, mais réussir la prouesse de vendre 359,00 € le kilo, des saumons dont les taux de métaux lourds et surtout de pesticides, sont surement un record mondial, il faut le faire.

Rappelons que ces poissons sont capturés par une quinzaine de marins pêcheurs « estuariens » aux filets dérivants dont les mailles étranglent les poissons qui se débattent comme des diables pendant souvent plus d’une heure dans l’eau de l’Adour, là où la baignade est interdite pour cause de pollution. L’accélération de leur rythme cardiaque et le stress infligé par l’étranglement, facilitant l’absorption par les muscles déjà chargés en acide lactique, des nitrates, pesticides et métaux lourds. Il n’y a pas si longtemps, la pêche dans l’Adour était certains jours interdite, et les marins pêcheurs dédommagés sur des fonds européens, quand les taux en métaux lourds dépassaient à Bayonne un certain niveau. Suite à la fermeture de quelques usines de traitement de surface de métaux ces dernières années, les métaux lourds ne sont peut-être plus un problème majeur sur l’Adour, mais pour les pesticides et les nitrates, il ne faudrait surement pas y regarder de trop près….

Pour revenir aux saumons fumés de la maison Barthouil, quand tous les spécialistes vous diront que les meilleurs poissons à fumer sont les gros, voire les très gros saumons (dont l’épaisseur des filets garantit une pénétration moins agressive de la fumée) et comme le poids moyen des saumons de l’Adour tourne aujourd’hui autour de 5 kg seulement (contre 8 à 9 kg pour les saumons sauvages norvégiens), là encore on peut se demander ce que certains chefs étoilés du Sud Ouest trouvent à ces saumons de l’Adour ? Peut-être un peu de chauvinisme ? Il y a pourtant tellement d’autres bons produits à défendre et promouvoir dans les Landes, le Béarn, le Gers et le Pays Basque, que les derniers saumons sauvage de l’Adour.

Il est vrai que commercialement parlant, surtout au moment des fêtes et auprès d’un public parisien ou autre, qui veut se faire plaisir, acheter ce  qu’il y a de plus cher peut-être un choix de décision…Heureusement à ce prix là, même pour les plus fortunés d’entre nous, il n’est pas question d’en manger tous les jours et donc les risque de cancer sont forcément réduits…Quoi que ….

Pierre Affre le 25/12/16