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Edito 17 : Scandale environnemental sur le gave d’Oloron

Publié le : 18 janvier 2022

le Gave d’Oloron est tout simplement et nous citons, « l’une des plus belles et plus riches rivières de la planète. Peu importe la gestion, voire même les atteintes qu’elle a subi et qu’elle subit encore, ce Gave reste un seigneur.. »

Ce Gave mérite tout notre respect et toute notre attention. Nous combattons pacifiquement et démocratiquement pour qu’il retrouve sa splendeur et nous n’acceptons pas qu’il soit souillé, pillé et déclassé.

Rien n’est fait de manière sérieuse pour le protéger des pollutions et exploitations diverses (eau, matériaux, migrateurs). Sur une terre colonisée par l’argent facile et les rentes financières, nous sommes déterminés à le défendre et offrir ainsi un avenir et un cadre de vie à nos enfants.

SCANDALE ENVIRONNEMENTAL DANS LA PLAINE

DE CARRESSE-CASSABER

Le 20 octobre 2021, dans l’affaire relative à l’Arrêté complémentaire n° 12 330/2021/002 du 26/01/2021 et au premier Arrêté du 02/06/2016 N° 12330/2016/011 concernant l’exploitation de la carrière à ciel ouvert de graves alluvionnaires sur la commune de CARRESSSE-CASSABER, par la société DANIEL-DRAGAGE DU PONT DE LESCAR

qui oppose les requérants, à savoir :

  • LA SEPANSO 64,

  • SALMO TIERRA-SALVA TIERRA,

  • L’APQV,

  • LES ASSOCIATIONS ET SOCIETES DE RIVERAINS ,

AU

  • AU PREFET DES PYRENEES-ATLANTIQUES,

Le tribunal administratif de Pau a siégé. Il convient de remarquer que c’est la première fois qu’une audience est diligentée en 5 ans. Il est vrai que les services de l’Etat ont pris le temps pour étayer sur ordre du Préfet un dossier scandaleusement partisan, a contrario de l’avis défavorable du commissaire enquêteur.

« Le commissaire enquêteur a la responsabilité de conduire, de manière impartiale, l’enquête publique nécessaire à la réalisation de projets ou l’approbation de plans ou programmes ayant un impact sur l’environnement (installations classées pour la protection de l’environnement, eau et milieux aquatiques, etc. » 

L’audience à a duré plus près de deux heures. Pendant les 3/4 de ce temps le rapporteur public acquis à la cause de la préfecture du 64, nous a endormi.

Il a sorti de son cartable juridique dédié aux causes indéfendables, un fatras de références plus absconses les unes que les autres. Au final, le doute s’est s’installé concernant l’instruction de cette affaire.

« Le rapporteur public, ainsi que le prévoient les dispositions de l’article L. 7 du code de justice administrative, est un membre de la juridiction qui « expose publiquement, et en toute indépendance, son opinion sur les questions que présentent à juger les requêtes et sur les solutions qu’elles appellent. » N’étant pas une des parties au procès, il intervient à l’audience à la fin de l’instruction et propose une solution juridique sur chaque affaire enrôlée à l’audience. Il ne participe pas au délibéré de la formation de jugement qui ne suit pas nécessairement ses conclusions. »

Cette mascarade (au sens propre et figuré!) s’est conclue sur quelques bâillements de la présidente derrière son masque de la meilleure ponctuation. Cette dernière, contrairement aux usages a fait taire les requérants, au prétexte que leurs avocats suffisaient pour les représenter (+- 20 mn de plaidoiries au total pour ces derniers).

Le missi dominici du Préfet, nous expliqua s’adressant à la plèbe, avec les mêmes mots déjà entendus de la bouche de Mr Daniel, que cette carrière était nécessaire, vitale, que nous devions l’accepter au titre du pacte social et de la solidarité nationale, que les inconvénients hypothétiques accompagnant son exploitation resteraient dans des limites supportables ( lesquelles pour les gens du commun ? ) blabla….

Pas un mot en direction des gens impactés par le fait du prince dans leur environnement, leur outil de travail, leur patrimoine, leur qualité de vie !

Un condottieri, petit industriel de la prédation ( avec 70 salariés, ce n’est pas Bill Gates !) ayant circonscrit quelques consciences à Carresse Cassaber, au nom d’emplois hypothétiques va ramasser du caillou et détruire définitivement de la bonne terre. Ce n’est rien d’autre qu’une spoliation au détriment des générations présentes et futures.

L’eau, pour notre proconsul aux affaires indigènes et ses affidés est une ressource comme une autre. Quid du gave de son environnement et de sa biodiversité, du bien être des riverains, du développement touristique de la vallée, d’une agriculture diversifiée, nourricière et de qualité !

Le délitement des mœurs publiques est une réalité. Nos avocats ont porté au mieux notre argumentaire. Ils ont été surpris d’avoir comme adversaires faisant cause commune l’administration et l’entreprise Daniel.

Ainsi toutes nos assertions et les études les plus sérieuses sont à peine contestées sur l’objet et le fond. mais toujours renvoyées à l’idée que tout cela relève de suppositions, de projections alarmistes qui n’ont pas lieu d’être. Donc, il n’y a pas de menaces sauf hypothétiques :

  • De submersions avec embâcles dévastateurs pour les cultures et l’habitat riverain. C’est l’ensemble du tracé du Gave d’Oloron et de ses méandres qui est complètement instable, non fixé, non pérenne entre Escos et Peyrehorade.

  • Trois études commandées par l’Etat et les Collectivités publiques affirment que la submersion de cette plaine peut déboucher sur une destruction totale de ce méandre non protégé !

  • La SOGREAH écrit en 1994 page 19 : «  En fonction de l’évolution du profil en long, la destruction des digues par érosion des berges est un risque permanent ».

  • Lors des crues de submersion le méandre risque d’être recoupé de façon définitive, détruisant par érosion régressive et effet chasse d’eau cette plaine de 250 hectares.

  • L’étude SOGREAH conclut à la possibilité d’un nouveau tracé vue la forte pente du Gave, vue l’insuffisance des digues, vue la capacité d’arrachement et de transport des crues du Gave.

  • C est le risque de capture et de déplacement du chenal principal au milieu du méandre

D’embolisation de la circulation à Sorde avec des camions toujours plus nombreux circulant à travers une étroiture où deux véhicules ne peuvent pas se croiser…

De pollutions sonores et d’émissions de poussières par le va et vient des camions, des engins de chantier et dans un futur proche par le fonctionnement à venir d’un concasseur,

De dépréciation des culture vivrières polluées par les émanations diverses liées à l’exploitation de la carrière,

Par le rejet dans le Gave d’Oloron des vidanges de la carrière et de leurs contenus (eau, carburants, produits divers d’exploitation)

De dépréciation de l’habitat riverain et de la fuite des populations.

Au bilan :

On implante contre le plus élémentaire bon sens et l’avis des populations concernées, à leur détriment et pour le plus grand bénéfice de Mr Daniel et de ses soutiens que nous savons nombreux et redevables, une carrière satisfaisant la doxa de Mr le Préfet en villégiature sur ses terres.

On entrave volontairement et sans le dire ouvertement tout développement touristique de cette vallée du Gave d’Oloron. En effet de nouveaux acteurs économiques soucieux du cadre environnemental, auraient des exigences qui menaceraient le statu quo actuel et obligeraient à partager ce qui est une rente et une manne pour l’agriculture industrielle et les hydro-électriciens.

Le Préfet, en difficulté sur tout un tas de dossiers ayant trait au respect de la démocratie citoyenne et de la préservation de l’environnement, affirme son impérium en imposant de récolter des cailloux dans une des plus belle plaine agricole du bassin de l’Adour.

La gestion d’espaces ruraux en déshérence et qui ont besoin d’être revitalisés, ne se résume pas et est antinomique à la création d’une carrière qui ne va pas créer d’emplois, ou si peu.

Quant il envoie la gendarmerie contrôler sans mandat les voitures sur un chemin privé au milieu de la plaine de Carresse au prétexte d’une réunion, il fait fi du droit.

.……..…………………..

Nos associations ne vont pas en en rester là.

Le déroulé de la dernière audience du T.A. ne peut pas nous satisfaire. Nous allons intensifier nos actions, reprendre ce qui c’est passé, agir pour être enfin entendu. Nous allons multiplier les procédures, y compris en appel et en saisissant si nécessaire le Conseil d’Etat.

 » Le Conseil d’État est le juge administratif suprême qui tranche les litiges relatifs aux actes des administrations. Le Conseil d’État a également pour mission de gérer l’ensemble de la juridiction administrative ».

IMPERIUM

« Le terme latin d’imperium désigne sous la Rome antique le pouvoir suprême détenu par le roi puis attribué à certains magistrats. L’imperium permet à son détenteur de jouir de deux formes de pouvoirs, le pouvoir militaire hors de Rome, et le pouvoir civil à Rome »

PROCONSUL AUX AFAIRES INDIGENES

Personnage qui exerce, dans une province ou une colonie, un pouvoir sans contrôle.