Skip to content Skip to left sidebar Skip to footer

Très chère AIDSA … décembre 2016

Publié le : 6 août 2018

l’AIDSA, chère à notre cœur, s’est illustrée dans un passé pas si loin par la qualité de ses expertises concernant la conservation et la valorisation du saumon mais plus largement des poissons migrateurs. Il est vrai qu’elle comptait nombre de personnalités de qualité, à la probité irréprochable, désintéressées et représentant le nec le plus ultra de la pêche sportive.

Depuis l’AIDSA a chuté.

Une présidence erratique, velléitaire et sans perspective l’a conduite dans les ornières où se mêlent dans un même discours pseudo scientifique et moralisant, un lobbying fangeux et agressif tout acquis à la pêche professionnelle, se parant des vertus  de la médiation et un souci certain d’un entre soi où les nouveaux adhérents n’ont pas leurs places.

Notre ami Pierre Affre a eu donc à faire au dernier CA de l’AIDSA. Il portait notre désir commun de restituer cette association à ses fondamentaux, dans l’esprit de ses fondateurs. Son aventure il nous la conte, avec son sens de la formule et nous mesurons, le lisant, le chemin qui reste à parcourir pour faire revivre et rendre à sa pertinence l’AIDSA.

Ci-joints les comptes rendus de l’AG et du CA de l’AIDSA . Bonne lecture !!!

AIDSA – Compte rendu de l’assemblée générale ordinaire du 23 avril 2016

L’assemblée générale ordinaire (AGO) de l’Association Internationale de Défense du Saumon Atlantique (AIDSA), portant sur l’exercice 2015, s’est tenue régulièrement le 23 avril 2016 dans les locaux du Fiap Jean Monnet à Paris. Cette AGO a commencé à 14 heures avec vingt et un participants (21) et trente trois pouvoirs (33).

La séance commence par un hommage à Monsieur Frédéric MAZEAUD, notre très regretté et très fidèle ami, Secrétaire général depuis la création de l’AIDSA. Une minute de silence est observée par l’assemblée.
Après un tour de table, permettant à chacun de se présenter, il est rappelé l’ordre du jour de l’assemblée: le rapport moral, le rapport financier, le renouvellement du Conseil d’administration, les nouvelles des régions et de l’étranger, les questions diverses.

Le Président Jean ALLARDI présente son rapport moral, le texte étant distribué en séance. L’année 2015 a été calme pour notre association. Elle peine depuis trois ans à éditer sa lettre d’information (Lettre Saumon) et à actualiser son site Internet (www.saumonmag.com). Plusieurs raisons pour cela, son grand âge, la disparition de nombre d’amis et de grandes difficultés à renouveler son administration. La meilleure façon de rendre hommage à notre secrétaire général serait de faire revivre l’association. Si d’un point vu financier, la situation est satisfaisante, la prudence est de mise, et cette assemblée est l’occasion de renouveler le conseil d’administration.

Avec la disparition du Conseil supérieur de la Pêche, l’AIDSA a sans doute perdu une vitrine, que l’ONEMA n’a pas remplacé et quid de la future Agence française de la biodiversité ?
Pour moi, non pêcheur, le saumon (Salmo salar) n’est pas une espèce menacée, parce que élevée dans le monde entier, mais qu’en est-il des populations sauvages ? En 1958 notre association s’appelait ANDRS (Association Nationale de Défense des Rivières à Salmonidés) et je reste persuadé que l’ennemi du saumon et des poissons en général a été les marchands de sable, l’agriculture, la production électrique, les barrages et aussi sans doute la surpêche en mer. Alors quelle place pour l’AIDSA ? Certainement pas celle des grandes ONG et il est hors de question pour moi de réserver une espèce animale (le saumon sauvage en l’occurrence) à une catégorie de pêcheur, plutôt qu’à une autre : pécheurs professionnels, amateurs aux engins, pécheurs de loisir à la ligne. Unissons-nous plutôt que de s’affronter et l’AIDSA doit renforcer sa présence au sein des COGEPOMI (Comité de gestion des poissons migrateurs). Le regroupement des associations œuvrant dans le même sens nous faciliterait sans doute collectivement la tâche, pas leur affrontement. Enfin, deux dossiers sur lesquels l’AIDSA continuera à œuvrer sont le compromis décidé quant au « nouveau Poutès » sur le haut Allier mais qui tarde à être mis en œuvre (avec le suivi régulier de l’APS) et l’effacement des barrages de Vezins et de la Roche- qui-Boit sur la Sélune (avec l’association des Amis de la Sélune), lui aussi décidé, mais suspendu car il rencontre de fortes oppositions. Parmi les autres dossiers, je citerai celui du Silure glane qui devient particulièrement emblématique d’une situation parfaitement inacceptable avec une prédation favorisée par nos milieux dégradés jusqu’à nos estuaires. Après de vifs échanges (voir ci-dessous au chapitre des régions et aux questions diverses), le rapport moral est approuvé à l’unanimité

Bernard LEROY présente le rapport financier, le texte étant remis en séance. L’exercice 2015 se termine avec un résultat à nouveau positif à + 1 676 €, une bonne nouvelle, sachant que l’exercice 2013 était déficitaire à – 4190 €. Ce résultat trouve son origine dans la baisse des charges et des recettes en raison d’une baisse importante de notre activité, ce qui n’est pas satisfaisant. Le bilan est en équilibre à 34 436 € au 31 décembre 2015. Au compte de résultat, il est noté une baisse de – 29 % des frais de fonctionnement et une baisse de – 16,5 % des recettes associatives. L’AGO approuve à l’unanimité le rapport financier du trésorier et les comptes de l’association pour l’année 2015, ce qui vaut quitus donné au trésorier pour sa gestion. Le budget prévisionnel 2016 s’élève à 7 730 € en hausse par rapport à 2015 en raison du report sur 2016 de la dépense de la mission pour le Nasco 2015 (1 684 €). Le nombre de cotisants effectifs est en baisse sur 2015 (environ 110 personnes physiques et personnes morales). Sur les dernières années, le nombre d’adhérents reste stable, mais il est constaté des adhérents qui ne cotisent qu’une année sur deux, sans doute en raison de l’absence de parution de la Lettre Saumons depuis trois ans et l’absence de relance quant aux cotisations.

Renouvellement du Conseil d’administration

Comme suite à l’assemblée générale du 17 avril 2010 ayant renouvelé la composition du Conseil d’administration, au titre de l’année 2016 deux administrateurs sont sortants et rééligibles. Il s’agit de Mme Sylvie TISSIER et de M. Christian VERNES. Quatre postes d’administrateurs sont à pourvoir suite aux décès de MM. MAZEAUD, RAPILLY, SALZMAN et SERVAT. Suite à l’appel à candidature du 20 mars, quatre personnes ont présenté une candidature motivée. Il s’agit de :

       .   –   Raphaël AMAT (13/04/2016) résidant dans le Cher (18140), membre notamment d’ANPER- TOS, ERB (Eaux et Rivières de Bretagne), qui soutient les actions du WWF et du NASF (North Atlantic Salmon Fund) et pense que les pêcheurs à la ligne et les défenseurs du saumon seront plus crédibles quand ils prôneront une pêche du saumon en « no-kill » comme sur la plupart des rivières étrangères.

  • –  Corinne FORST résidant en Haute-Loire (43011) et présentée par l’Association SOS Loire Vivante – ERN France (European Rivers Network France), membre de l’AIDSA,
  • –  Philippe GERMAIN (11/04/2016) résidant dans le Finistère (29510) et qui souhaite représenterl’association en Région Bretagne,
  • –  Jean-François GAILLARD (06/04/2016) résidant en Pyrénées Atlantique (64390), ancienmembre de l’AIDSA (comme son père et son frère), co-fondateur en 2015 de l’association Salmo Tierra – Salva Tierra et pêcheur de saumon (en no-kill) qui souhaite faire arrêter la pêche estuarienne aux filets dérivants pratiqués notamment sur l’Adour et les Gaves.Deux autres candidatures sont présentées en séance, il s’agit de Messieurs Pierre AFFRE (75006) membre de l’AIDSA et Benat ITOÏZ (64480) tous deux étant également membres co-fondateurs en 2015 de l’association Salmo Tierra – Salva Tierra.
    Après débat, et sur proposition de son président, l’assemblée générale renouvelle Mme TISSIER et M. VERNES et accepte, sans vote et à l’unanimité, les six nouveaux administrateurs sachant que seuls quatre postes étaient en renouvellement. Ces nominations portent à vingt et un (21) le nombre d’administrateurs de l’AIDSA. Le prochain Conseil d’administration votera la nouvelle composition du bureau de l’association.Nouvelles des régions et de l’étrangerSituation du saumon sur le bassin Gave et AdourCe point est abordé par MM. AFFRE, ITOÏZ et GAILLARD qui estiment que sur les Gaves et l’Adour le principal problème est la pêche aux filets en estuaire. Ils souhaitent un arrêt de cette pêche estuarienne aux filets dérivants sur les Gaves el l’Adour et demandent à ce que l’AIDSA défende cette position au COGEPOMI Adour. Ils interpellent vivement l’AIDSA sur cette question, M. ITOÏZ jugeant que « la position du représentant de l’AIDSA est inadmissible, car elle défendrait les pêcheurs aux filets ». Ces derniers ne sont qu’une demi-douzaine réellement active mais prélevant plus d’un millier de saumons alors que le millier de pêcheurs à la ligne ne prélève que 200 à 300 saumons. Pour ces nouveaux administrateurs, l’AIDSA devrait militer pour l’interdiction de la pêche aux filets en estuaire. C’est la raison de leurs candidatures au Conseil d’administration de l’AIDSA.Le président signale que l’AIDSA défend l’espèce saumon et les rivières qu’il fréquente mais pas la défense des pêcheurs à la ligne, l’AIDSA n’étant pas une association de pêcheurs. Raphaël AMAT et la majorité des administrateurs partagent ce point de vue et estiment que les pêcheurs à la ligne (largement représentés dans les différentes instances) doivent d’abord donner l’exemple en pratiquant le « no-kill » pour être crédibles avant d’« exiger » la suppression de la pêche aux filets en estuaire.

Plusieurs administrateurs rappellent que pour l’AIDSA un saumon mort est un saumon mort qu’il soit pêché au filet en mer, en estuaire, ou à la ligne en rivière. Le monde de la pêche doit évoluer. Le Conseil d’administration soutient l’action de son représentant au COGEPOMI Adour qui œuvre efficacement pour un effort équilibré des parties : jours d’interdiction de pêche à la ligne et jours de relève de la pêche au filet. La question de la capture des saumons en mer par les marins pêcheurs est un autre problème, difficile à traiter, mais la situation évolue. Marc- Adrien MARCELLIER et Jean-Paul COEURET témoignent de l’action conjointe historique du NASF et de l’AIDSA sur la relève des filets aux côtés des acteurs locaux.

M. GAILLARD signale un article est paru dans le « Gardian » sur les méfaits de la pêche illégale des anguilles dans l’estuaire de l’Adour. Le « Monde » devrait faire un article sur ce sujet. D’après M.GAILLARD ces pêches illégales seraient pratiquées par les mêmes pêcheurs estuariens.

Point sur le bassin Garonne-Dordogne

Pour Jean-Paul COEURET, Vice Président représentant l’AIDSA au COGEPOMI Garonne-Dordogne et aux assemblées de l’association MIGADO (Migrateurs Garonne-Dordogne), un des problèmes des COGEPOMI est à la fois un nombre pléthorique de participants et le manque de suivi des recommandations de l’organisme ou leur lenteur. Il témoigne du fait que sur ce bassin les pêcheurs professionnels participent historiquement à la reconquête de la qualité des milieux et au retour du saumon. À ce propos, il signale à ce jour les faibles remontées observées aux stations de comptage par rapport aux années précédentes, mais une importante descente de smolts en Garonne. Par contre, il signale le problème insupportable de la prédation du Silure (voir aussi aux questions diverses) en Dordogne et Garonne sur les populations de poissons migrateurs au droit des obstacles (comme celui de Golfech), mais aussi sur toutes les espèces de poissons y compris maintenant sur les parties aval et estuarienne des deux fleuves. Des études sont menées mais elles doivent surtout être suivies d’actions concrètes sur le territoire… Le fonctionnement insuffisant, voire inefficace, des échelles et ascenseurs à migrateurs aurait dû s’améliorer depuis des années (notamment à Mauzac sur la Dordogne).

Rivières Bretonnes :

Philippe GERMAIN signale que sur les petits fleuves côtiers bretons, l’Élorn notamment, le TAC (Total Autorisé de Captures) pour les saumons d’été (Castillons) est très supérieur aux remontées moyennes, ce qui est aberrant. Plusieurs associations dont l’Élorn et les rivières de Quimper en ont informé les partenaires, dont l’AIDSA. Il demande l’accord de l’AIDSA pour envoyer une lettre demandant d’attribuer un TAC plus en rapport avec la biologie du saumon et donc en baisse. Les administrateurs présents acquiescent, le soutiennent sur cette initiative et le missionnent sur la démarche.

Loire Allier :
Louis SAUVADET, président de l’APS (Association Protectrice du Saumon du bassin Loire–Allier) signale la faiblesse à ce jour des remontées de saumons sur l’axe Loire Allier. Il rappelle les enjeux du bassin notamment en ce qui concerne l’enquête publique sur les travaux d’effacement partiel du seuil de Poutès et les débats sur la réouverture de la pêche au saumon.

Nouvelles de l’Ocsan (Organisation pour la conservation du saumon dans l’Atlantique Nord) à Happy Valley-Goose Bay au Canada, province du Labrador
Philippe MÉRY représentait l’AIDSA au 32e congrès de l’Ocsan du 2 au 5 juin 2015. Il nous fait le compte-rendu de sa mission qui sera diffusé. Les principaux points à retenir sont d’une part un accord avec les Iles Féroé pour la poursuite de l’interdiction de la pêche du saumon dans les eaux côtières et d’autre part l’adoption d’un quota de captures de 45 tonnes de saumons pour les eaux groenlandaises. À noter que le nombre et la provenance des saumons qui y sont capturés sont respectivement 12 800 pour l’Amérique du Nord et 5 400 individus pour l’Europe. La proportion de saumons européens capturés en 2014 est plus importante que ce qui avait été enregistré les années précédentes, et ce sont principalement des saumons venant d’Europe du Sud.

Questions diverses

Problème du silure :

Après l’intervention de Jean-Paul COEURET, Jean Allardi revient sur le problème du silure au travers des études réalisées par les universités de Tours et de Brême (rapport ALOSA 2012-2013, Boisneau 2015) qui montrent que les saumons rentraient en proportion importante dans le régime alimentaire des silures. Les enregistrements vidéo au niveau de l’ascenseur à poissons de l’usine de Golfech et les études en cours menées par l’université de Toulouse (Frédéric Santoul, Ecolab, UMR 5245, Université de Toulouse III) montrent la prédation exercée sur toutes les espèces de poissons, surtout les migrateurs, dont le saumon. L’AIDSA demande à ce que le silure soit inscrit sur la liste des espèces provoquant un déséquilibre biologique. Pierre AFFRE exprime son désaccord sur cette demande de classement et minimise le problème du silure qui ne serait d’après lui pas une réelle menace pour le saumon qui vit en eaux fraîches et à fort courant. Organisation de l’AIDSA :

Pierre AFFRE intervient pour dire que pour lui le saumon sauvage est une espèce très menacée, contrairement à l’avis du président Jean Allardi exprimé dans son rapport moral. Il demande la réorganisation administrative de l’AIDSA.

Jean-François GAILLARD souhaite qu’il y ait une alliance des associations de défense du saumon (dont l’AIDSA) avec les pratiquants de loisirs « verts » comme le Canoë-Kayak. Louis SAUVADET et Philippe MÉRY font remarquer que sur l’Allier, et en Bretagne, les relations entre les associations de Canoë-Kayak d’une part et les pêcheurs et protecteurs du saumon d’autre part sont plutôt conflictuelles. Il est donc difficile de généraliser ce type d’alliance.

Philippe GERMAIN et Raphaël AMAT sont prêts à apporter leur contribution active au renouveau de l’AIDSA et apportent des propositions en termes d’organisation et un programme de travail (diffusé au bureau). Il devra être discuté lors du prochain conseil d’administration. La gestion des rivières françaises et de la pêche devrait évoluer sans doute en s’inspirant d’avantage de ce qui se pratique outre Manche (Irlande, Pays de Galles, Écosse) ainsi qu’au Canada.

Le président ALLARDI et plusieurs administrateurs présents sont conscients de la nécessité de redynamiser l’administration de l’association en offrant aux adhérents plus de services et d’avantage de communication sur notre activité : Lettre Saumons et site Internet en sommeil depuis trois ans, organisation administrative, renouvellement du Conseil d’administration (en cours) et de son bureau, suivi de grands dossiers et des activités associatives.

L’ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 18 heures.

Le conseil d’administration

 

 

AIDSA : Compte rendu du Conseil d’administration du 3 décembre 2016
par Pierre AFFRE, membre AIDSA et Salmo Tierra

 

Comme une bonne vingtaine de membres de Salmo Tierra sont également membres de l’AIDSA, y compris deux de ces administrateurs, Jean François Gaillard et Benat Itoiz et qu’en outre l’association Salmo Tierra est membre en tant que personne morale, je crois bon de rapporter ici ce qui s’est dit à ce conseil après l’Assemblée générale plutôt houleuse de L’AIDSA qui avait eu lieu le 23 avril dernier.

Ce conseil avait convoqué les administrateurs de l’AIDSA dans la salle de réunion d’un hôtel d’Etampes, à l’occasion du salon de la pêche qui se tenait les 2,3 et 4 décembre à proximité. A l’ordre du jour devait être évoqués : l’approbation du projet de compte rendu de l’AG du 23 avril, l’élection d’un nouveau bureau, la situation de l’AIDSA et les orientations envisagées pour 2017, les nouvelles des régions, des bassins et de l’étranger et pour finir des questions diverses. Commencée à 17 h la séance a été levée à 20 h 30 et comme aucun des problèmes soulevés en AG , notamment par les administrateurs du Sud Ouest et quelques autres, n’avaient été ni évoqués, ni résolus depuis le mois d’avril, ce conseil a été lui aussi plutôt houleux.

Je vous passe les détails et modifications apportés au projet de compte-rendu de l’AG du 23 avril, puisqu’une version définitive adoptée lors de conseil (sauf mon abstention et celle des deux pouvoirs en ma possession) devrait être publiée avant le 31 décembre sur le site Saumonmag.com et peut-être sous forme d’une « lettre » de 12 à 16 pages envoyée aux membres. Idem pour les compte rendus moral et financier qui devraient également être publiés prochainement.
Plus intéressant pour nous dans l’immédiat, fut le renouvellement du bureau dont les mandats de plusieurs membres devaient être renouvelés. C’était le cas des postes de secrétaire général et secrétaire général adjoint, du poste de trésorier et de la nomination de trois membres à pourvoir ou à renouveler. Comme je ne disposais avec mes deux pouvoirs (JF. Gaillard et B.Itoïz) que de trois voix et que nous étions onze présents plus pratiquement autant de représentés, je n’ai guère pu faire aboutir mes demandes et observations, tant et c’est bien normal, le bureau actuel et nouvellement renouvelé ne tient pas à voir s’introduire des membres de Salmo Tierra à des postes clefs. Il faut surtout qu’il n’y ait pas de vagues, pour que le bureau actuel de l’AIDSA continue à ronronner tranquillement comme par exemple avec un préliminaire de vingt bonnes minutes du président sur le retour d’un makila d’honneur propriété de l’AIDSA qui depuis dix ans est allé faire un tour sur les rivières à saumons de nos cousins du Québec et que l’association aimerait bien récupérer… Il est surement plus important de parier sur le retour hypothétique de ce makila (on ne sait pas où il est à l’heure actuelle) que d’évoquer la pêche aux filets dérivants dans l’Adour et les Gaves réunis, la situation des saumons sur l’Allier ou d’autres cours d’eau de notre pays. Pour revenir à l’élection du nouveau bureau, en mon nom et en celui des membres de Salmo Tierra, je me suis opposé à la nomination au poste de secrétaire général adjoint de monsieur Marc Adrien Marcellier, faisant valoir que son travail de lobbyiste auprès notamment des pêcheurs professionnels fluviaux et estuariens au sein de sa société Equalogy, était incompatible avec un poste d’administrateur dans une association qui prône la sauvegarde des derniers saumons atlantiques sauvages de nos rivières. Il me fut rétorqué que ce monsieur ne faisait pas du lobbying mais de la médiation et il fut à l’unanimité des autres membres présents, renouvelé à son poste. Nous reviendrons en temps et en heure sur ce renouvellement inadmissible.

Quand à l’occasion des nouvelles de nos régions, après que monsieur Jacques Chouffot eut assez bien, présenté un compte rendu intéressant des captures à la ligne et aux filets sur le bassin des Gaves, je pris la parole pour déclarer que l’Adour et les gaves réunis constituaient le dernier estuaire en Europe et probablement dans tout l’hémisphère Nord, où la pêche des saumons sauvages est autorisée aux filets dérivants *, le secrétaire général adjoint nouvellement réélu donc, monsieur Marcellier s’est dressé et a éructé (il n’y a pas d’autre mot) que je n’y connaissais rien, car il y a beaucoup de rivières en Ecosse, en Irlande et ailleurs en Europe où la pêche des saumons sauvages est toujours autorisée dans les estuaires, voire dans les rivières elles-mêmes. Comme je lui demandais à plusieurs reprises qu’il nous donne les noms au moins de quelques unes de ces rivières, il se contenta de répondre qu’il y en avait beaucoup. Sur mon insistance, il argua que je devrais savoir qu’en Ecosse, il y a des gros problèmes…je lui rétorquai qu’effectivement depuis deux ans avec la velléité d’indépendance des Ecossais, et récusant certaines lois du Royaume Uni, quelques filets dérivants avaient fait leur réapparition sur les côtes du Northumberland, mais qu’il s’agissait là de pêche en mer et non en estuaire. De la même façon que chez nous la pêche en mer au large de Capbreton dans le golfe de Gascogne, n’a rien à voir avec la pêche au filet en estuaire ou en rivière comme dans l’Adour et les Gaves réunis. Quelques très rares et anciens administrateurs de l’AIDSA qui connaissent un peu les problèmes de la pêche au filet à l’international abondèrent dans mon sens.

Pour abonder dans le sens de monsieur Marcellier, un autre administrateur, élu lui aussi moins d’une heure auparavant au bureau de l’AIDSA, exposa qu’en Irlande il avait eu connaissance de pêche en estuaire sur les rivières Eriff et Delphi qu’il connaissait bien. Comme il se trouve que j’ai également pêché à Delphi et sur l’Eriff, je m’étonnais de ces propos car ces deux rivières (la rivière de Delphi s’appelle la Bundorragha) ne possèdent pas d’estuaire mais se jettent dans le «Killary  fjord » énorme bras de mer long d’une trentaine de kilomètres, et je fis remarquer que je craignais qu’il ne confonde les nombreuses installations conchylicoles ainsi que quelques cages flottantes d’élevage qui sont présentes dans ce gigantesque bras de mer avec des filets dérivants…
Pour rester avec la pêche aux filets, dérivants ou autres en Irlande, les membres du bureau de l’AIDSA devraient pourtant se souvenir, que fin décembre 2006, Saumon magazine, la très belle et bonne revue à l’époque de l’AIDSA, avait publié un grand article intitulé: « A propos de l’arrêt des filets Irlandais à saumon The Times, le 4 Décembre 2006 ».

Il est vrai que nombre de membres du bureau actuel de l’AIDSA n’étaient pas membres de l’association il y a 11 ans et ne se sont guère informés par la suite des travaux antérieurs et des buts poursuivis par l’Association, au premier rang desquels la lutte contre la pêche au filet des saumons, en France bien sûr mais également dans le monde. Ainsi quand l’actuel Président de l’association, Jean Allardy, qui revendique haut et fort de n’être pas pêcheur à la ligne, clame qu’il ne voit pas de différence entre un saumon pris à la ligne et un autre pris au filet, ses nombreux prédécesseurs à la présidence de l’association doivent se retourner dans leurs tombes. Pendant pratiquement un demi-siècle, l’ANDRS (Association Nationale de Défense des Rivières à Saumons) créée par René Richard, devenue par la suite en s’internationalisant l’AIDSA, a défendu une pêche récréative, sportive et responsable, à la ligne, si possible à la mouche, du saumon atlantique et fustigé toute pêche commerciale au filet de cette espèce. Alors quand depuis une dizaine d’années, la même association, prône un « partage » de la ressource ( en gros 80 à 90% pour une dizaine de professionnels estuariens contre 10 à 20% pour environ 1000 pêcheurs à la ligne sur le gave d’Oloron) entre pêcheurs amateurs à la ligne et pêcheurs professionnels aux filets, on ne comprend pas ce revirement. Revirement qui explique sans doute la baisse dramatique des effectifs de membres de l’association depuis la même période.

Je ne résiste pas au plaisir de reprendre ici, quelques passages de l’article du Times traduit pour l’association par André Dhelemmes, malheureusement décédé depuis, et qui était membre à l’époque de l’AIDSA et du NASF. « Les pêcheurs de saumon en rivière viennent de se voir offrir l’un des plus formidables cadeaux qu’ils aient reçus depuis un demi siècle. Après des années de protestations, l’Irlande a cédé aux pressions et a mis fin à la pratique de la pêche commerciale du saumon au filet au large de ses cotes à dater du 1er Janvier 2007. Cette décision marque le sommet couronné de succès d’une campagne de dix ans engagée par diverses organisations représentant 30.000 pêcheurs en rivière de la République d’Irlande, l’ensemble de la communauté des pêcheurs Britanniques de saumon et des pêcheurs sportifs de plusieurs pays du continent Européen. Des mesures de compensation sont mises en place en faveur des 850 pêcheurs professionnels qui vont se voir privés de leurs licences de pêche au filet. Elle met un terme, théoriquement d’un seul coup, à l’activité d’une pêcherie de la cote Ouest d’Irlande qui prélevait encore récemment, chaque année, jusqu’à un demi million de saumons faisant route non seulement vers leurs propres rivières d’Irlande, mais aussi vers leurs rivières de Grande Bretagne, de France, d’Espagne et d’ailleurs. Elle va délivrer les populations de saumons d’une pression qui les avaient amenées sur certaines rivières jusqu’au point de leur extinction. »

Nous eûmes ensuite droit, par le représentant de la Bretagne et des Pays de la Loire, à un long exposé relatant des comptes rendus scientifiques récents ou manifestement les notions de génétique et même de mathématique élémentaire avaient été mal comprises, puisqu’on y faisait état de retour de 4 % dans des rivières françaises entre les smolts de descente et les adultes de retour. Quand je fis remarquer que c’était probablement 4 pour mille qu’il fallait lire, je fus renvoyé dans mes buts, au prétexte que j’aurais dû connaître ces études très scientifiques et sérieuses publiées sur internet, mais dont ni les auteurs ni les rivières où elles ont été effectuées ne purent être citées. Là encore un ou deux anciens membres de l’association, trouvèrent apparemment ma remarque fondée, se rappelant que des taux de retour de plus de dix pour mille, étaient déjà exceptionnels il y a trente ans avant que les post smolts et les saumons adultes ne se « perdent » en mer… « Lost at sea » comme le résume un très bon film documentaire mis en ligne cette année.

Pour ce qui est de l’Allier, je fis remarquer quand Martin Arnould nous parla du Conservatoire du saumon sauvage de Vichy et du remarquable travail de Patrick Martin à la pisciculture du Haut Allier, qu’il serait bien que le Conservatoire justement ou la plus belle salmoniculture d’Europe nous rassurent sur l’origine génétique des saumons de retour dans l’Allier depuis une quinzaine d’années, mais qui ne sont pas de souche Allier « historique », ce qui se voit d’ailleurs sans être généticien…. Continuons de dépenser l’argent d’EDF, du département, de la région Auvergne, de Logrami, du ministère de l’Environnement, de l’Europe (fonds FEOGA LIFE), de la fédération de pêche, de l’Onema et certainement du contribuable pour relâcher des alevins, tacons ou smolts abâtardis ou SDF (sans domicile fixe) comme aurait dit le regretté Frédéric Mazeaud….Mais ceci est encore un autre sujet dont il faudra bien parler un jour….
Si d’aventure, un généticien est intéressé, Jean François Gaillard tient à sa disposition un saumon de 8,8 kg pris sur le coup du Colombier à Brioude en 1971, et « empaillé »par un ami à moi, avec sa peau et ses écailles, et dont il devrait être possible sans l’abimer, de prélever « côté mur » un petit bout de peau et quelques écailles, pour en tirer une « carte génétique ». A l’époque, il y aura donc bientôt 46 ans, les saumons de l’Allier ressemblaient à des saumons de l’Allier et n’avaient vraiment rien à voir avec les poissons dégénérés qui passent depuis près de vingt ans dans le piège de Vichy ou de la Bajasse… avec l’aide du « Conservatoire »…tu parles !

Attendons, donc la prochaine lettre de l’AIDSA pour revenir sur ces sujets, qui risquent de fâcher….

 

 

A propos de l’arrêt des filets irlandais à saumon

Pêche : la fin de la pêche au filet libère l’accès des saumons à leurs rivières d’origine

Cela laisse entrevoir la perspective d’un rétablissement des stocks et de la qualité d’une pêche au saumon en Grande Bretagne comparable à celle qui jadis attirait les pêcheurs sportifs des Etats-Unis et d’au-delà, si du moins l’opération est correctement gérée et financée.

Les premiers résultats vont apparaître rapidement. Selon le Ministre Irlandais de la Marine, ce seront environ 68.000 saumons qui auraient été légalement capturés au filet en 2007 -plus, sans nul doute, plusieurs milliers non déclarés- qui vont pouvoir retourner librement dans leurs propres rivières d’Irlande et s’y reproduire. D’autres dizaines de milliers vont pouvoir poursuivre leur route de retour vers leurs rivières d’autres pays Européens.

Avant le commencement de la pêche commerciale au filet, 68.000 saumons auraient été peu de chose. Aujourd’hui cela représente une relance importante pour des rivières jadis prolifiques et dont les remontées de saumons se comptent maintenant par centaines et même par dizaines d’individus.

Le saumon, et partant la pêche du saumon en rivières, ont gravement décliné depuis que les scientifiques ont commencé à éclaircir les secrets de ce poisson, il y a environ 50 ans. C’est au cours des années 1950 et 1960 qu’il fut découvert que non seulement les saumons d’Europe mais aussi ceux des Etats-Unis et du Canada se rassemblaient en mer autour du Groenland et des Iles Féroé.

De grosses pêcheries commerciales surgirent alors jour après jour. En un rien de temps, des milliers de miles de nappes de filets invisibles étaient tendues en travers des zones de passage étroites empruntées par les saumons en provenance de leurs rivières natales ou sur le trajet de leur retour. L’un de ces itinéraires aboutissait à la cote Ouest de l’Irlande.

Le résultat était inévitable. Partout les captures montèrent en flèche, puis défaillirent et… s’effondrèrent. Au début des années 1980, il fût estimé que la moitié du stock de saumon atlantique avait été exterminée. Par la suite, le déclin s’est accru et l’impact s’est étendu. Un effondrement des captures de la pêche en rivière s’en est suivi, de même que celui du tourisme de pêche sur lequel compte de nombreuses communautés isolées, notamment en Irlande et en Ecosse. Les ghillies ont perdu leur emploi, les marchands d’articles de pêche et loueurs de barques ont fait faillite et beaucoup de petits hôtels et de Bed and Breakfast ont fermé.

Le combat a commencé en 1989, quand un homme d’affaires Islandais, Orri Vigfusson, lança l’idée de payer les pêcheurs au filet pour cesser leur activité. Les pêcheurs en rivières et les défenseurs du saumon de l’Amérique du Nord à l’Europe ont depuis lors versé des millions de Livres pour son Fonds du Saumon du Nord Atlantique (NASF) et, l’un après l’autre, les filets ont été rachetés au Groenland, aux Iles Féroé, en Europe et, plus tardivement, sur la cote Nord Est de l’Angleterre. Il y a trois ans, seule l’Irlande faisait encore exception ; aujourd’hui, elle bénéficie de la libération de ses propres saumons à la suite de toutes ces opérations de rachat.

Pendant tout cette période, l’Irlande a été menacée par la Communauté Européenne de poursuite pour enfreinte à la législation sur l’environnement ; l’organisation Irlandaise « Arrêt immédiat des Filets Dérivants » a permis aux propriétaires riverains et aux pêcheurs en rivières de s’exprimer d’une seule voix pour contrer le puissant lobby des pêcheurs au filet. Aujourd’hui, le Gouvernement Irlandais s’est incliné, mais il est d’une importance capitale que les résultats si difficilement obtenus ne soient pas dilapidés. Alors que les filets détruisaient aveuglément, capturant non seulement des saumons retournant vers des rivières bien stockées, mais aussi, parfois, les derniers survivants de rivières en danger de mort, les cours d’eau Irlandais ont désormais besoin d’une gestion bassin par bassin ; c’est le seul moyen valable de garantir une gestion individuelle indispensable des différents stocks.

D’autre part il faut que l’interdiction des filets fasse l’objet d’un contrôle efficace, ce qui n’est pas une mince affaire au regard d’une cote aussi sauvage et peu peuplée que celle de l’Ouest Irlande. De plus, la vente de tout saumon capturé à la ligne devrait être interdite ; si cela n’était pas le cas et si les mécontents remplaçaient leurs filets par d’autres engins de pêche, cela reviendrait à simplement transférer les droits de pêche de la mer vers les rivières. Les pêcheurs raisonnables eux-mêmes devront continuer à limiter leurs captures.

Pour autant, la fermeture des dernières pêcheries intensives au filet dérivant dans le Nord Atlantique ne met pas fin aux problèmes du saumon. Un grand nombre de jeunes saumons disparaissent en mer inexplicablement, peut être à cause des changements de température de l’océan. Le mauvais état de l’habitat laissé à l’abandon et l’exploitation agricole intensive entraîne une diminution importante de la capacité d’accueil du cours supérieur des rivières et de leurs affluents. Sur certaines rivières, les saumons échappés de fermes d’élevage sont plus nombreux que les poissons sauvages ; l’intégrité génétique du stock sauvage -et peut être ses instincts migratoires- s’en trouve altéré.

Il y aurait plus à dire. Mais au moins, la décision tant attendue a été prise. Les pêcheurs de saumon britanniques et irlandais (*) peuvent s’en féliciter, et à juste titre.

Brian Clarke (correspondant Pêche)

Traduction Nasf France

(*)Note du traducteur : et Bretons… N.B : Puisse la courageuse décision prise le 1er novembre 2006 par le Gouvernement Irlandais et ce commentaire concret du journal Anglais, The Times, inciter les Fédérations et Associations de Pêche des départements bretons, ainsi que tous ceux qui militent pour la sauvegarde et le développement du saumon dans nos rivières, à poursuivre et intensifier leurs efforts ! Il est plus que jamais indispensable que la capacité d’accueil du cours supérieur de nos rivières et de leurs affluents soit restaurée pour que nos saumons bretons, enfin libérés des ravages des filets irlandais, puissent se reproduire dans les meilleures conditions possibles ; ces zones d’habitat d’intérêt prioritaire doivent pour cela retrouver la pureté de leurs fonds et de leur substrat aujourd’hui de plus en plus ensablés et colmatés, avec les conséquences néfastes que l’on sait sur les résultats de la reproduction. Sinon, faudrait-il que soit à nouveau envisagé un repeuplement artificiel de nos rivières à saumon ? Le choix reste posé !

Le 29 Décembre 2006 André Dhellemmes, d’après l’article du Times du 4 décembre 2006