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Actualités

Le saumon d’élevage : néfaste pour l’environnement et mauvais pour la santé

Publié le : 29 avril 2024

Saumon : bon ou mauvais pour la santé ?

Par « PasseportSanté »

 

Saumon : bon ou mauvais pour la santé ?

Quels secrets cachent le saumon d’élevage ?

L’élevage des saumons débute dans les années 60 pour repeupler les mers et les rivières. On élevait alors seulement des juvéniles que l’on relâchait ensuite. Mais très vite, l’idée de garder les poissons jusqu’à l’âge adulte apparaît. Cette nouveauté industrielle gagne l’Ecosse, la Norvège puis la côte Est de l’Amérique du Nord et bientôt le Chili. Peu à peu, les techniques d’élevage se perfectionnent et deviennent de puissantes machines intensives, au point de produire des centaines de millions de poissons par an.  C’est ainsi que le saumon de l’Atlantique est produit à 93 % par l’élevage et seulement à 7 % par la pêche. Rattrapés par leur succès, les élevages de saumon font aujourd’hui face à de nombreuses critiques d’associations écologistes qui mettent en cause aussi bien les dangers écologiques de ces «fermes» gigantesques que d’éventuels risques sanitaires provoqués par l’alimentation et les produits donnés aux poissons. « Envoyé Spécial », magazine de la chaîne de télévision France 2 a récemment publié un reportage1 sur ces pratiques « opaques » qui a fait grand bruit. Sensationnalisme ou logique dénonciation ?

L’élevage des saumons, une industrie intensive comme les autres

Les saumons figurent parmi un groupe d’espèces de poissons qui vivent à la fois en eau douce et eau de mer. Ils naissent dans une rivière puis migrent vers l’océan après un à deux ans lorsqu’ils sont prêts : c’est la smoltification (acquisition de la capacité à vivre en milieu salé). Ils terminent leur croissance dans la mer puis retournent pondre dans les rivières qui les ont vus naître. Tel est le cycle naturel du saumon. Un processus bien trop long pour satisfaire les exigences des industries qui ont décidé de le remodeler à leur sauce. D’abord, il faut extraire les œufs d’une femelle mature, sélectionnée selon des critères génétiques précis (poids, rapidité, vitesse de maturation…) et assurer la fécondation in vitro. La naissance des larves de saumon est ensuite calculée très précisément. Lorsqu’ils sont âgés de quelques semaines, les alevins sont enfermés et tassés dans des conteneurs. Leur nourriture est parfaitement sélectionnée pour qu’ils évoluent de manière optimale. On instaure même un courant artificiel pour les forcer à nager et à grossir deux fois plus vite que dans la nature. Au bout de 6 mois seulement, les saumons sont transférés dans des cages flottantes en pleine mer, et y passeront une dizaine de mois en général. La densité y est extrêmement élevée : dans une même cage de 10 à 20 mètres de profondeur2, on recense entre 20 000 et 50 000 saumons ! Lorsqu’ils ont atteint la taille souhaitée, les saumons sont abattus et traités pour supporter le long trajet qui les sépare de ces consommateurs. Vous l’aurez compris, pour arriver à un tel résultat, les entreprises d’élevage usent d’astuces et de procédés parfois douteux.

Une douche de diflubenzuron contre les poux de mer

Le magazine d’Envoyé spécial pointait du doigt une première pratique : l’utilisation abusive d’un composé chimique, le diflubenzuron, contre les poux de mer qui ravagent les saumons. La grande promiscuité qui résulte de l’entassement des poissons favorise l’apparition de ce type de pathogènes. Ce pesticide n’est pas autorisé en France en tant que médicament vétérinaire, mais il est légal en Norvège et conforme à la réglementation européenne. L’exportation de saumons traités au diflubenzuron n’est donc pas illicite tant que 100 jours séparent le traitement de la mise sur le marché du poisson. Une situation qui avait forcé le ministre français de l’Agriculture et de la pêche en 2010 à écrire à son ministre homologue en Norvège. Et pour cause : l’utilisation du diflubenzuron est controversée. Si, en 2006, l’OMS le considère comme très peu toxique3, l’Autorité Européenne de Sécurité Alimentaire (EFSA) indique en 2009 qu’il est « hautement toxique pour les organismes aquatiques4 » et l’Agence de protection de l’environnement des États-Unis (EPA) le confirme. Comment imaginer qu’il soit à la fois particulièrement néfaste chez les poissons et parfaitement inoffensif chez l’homme ? Norge, l’industrie de l’élevage des saumons nous donne un élément de réponse : on ne retrouve pas ou très peu ce composé dans le produit final5. Une étude d’Ifremer6 abonde en ce sens en montrant que le diflubenzuron ne persiste pas plus de 4 semaines en milieu saumâtre. Mais Norge oublie de préciser une information capitale. Lorsqu’un organisme ingère du diflubenzuron, un autre composé se forme dans l’intestin et l’estomac de ce dernier : la PCA. Ce métabolite est considérée cancérigène7 pour l’homme selon l’EPA et l’Ineris (Institut national de l’environnement industriel et des risques)…

Des boulettes bourrées d’éthoxyquine

Un autre résultat inquiétant concerne la présence d’éthoxyquine dans le saumon d’élevage. Le service  chimiste Cantonal Genevois l’a retrouvé dans les 18 échantillons qu’il a analysés pour le reportage de France 2. « On ne s’attendait pas à retrouver de telle substance, puisque notre recherche initiale concernait des pesticides pour des traitements contre le poux de mer, raconte Patrick Edder, chimiste dans ce service. Et c’est par hasard que l’on est tombé sur cette substance. Après quelques recherches on a vu que c’était un additif antioxydant pour la farine destinée à l’alimentation des poissons… »

Initialement développé comme pesticide par Monsanto dans les années 50,  l’ethoxyquine est désormais employé comme additif alimentaire pour éviter le rancissement des graisses. Dans l’Union Européenne et en Australie, ce composé chimique n’est pas autorisé comme additif dans l’alimentation humaine. Il est cependant toléré dans l’alimentation animale s’il ne dépasse pas la valeur-limite fixée par la réglementation. Mais aussi incroyable que cela puisse paraître, ces valeurs ne concernent que les animaux terrestres. Tout cela ne pourrait être qu’un oubli sans importance si le produit en question était inoffensif. Mais là encore, surprise : on n’en sait rien. Dans une opinion émise en 2013, l’EFSA reconnaissait n’avoir pas pas suffisamment de données pour évaluer l’impact sur la santé humaine de l’ethoxyquine. Étiquetée Xn (nocive) et R22 (nocive par ingestion), la substance a pourtant été interdite en tant que pesticide au sein de l’Union Européenne. Dès lors, sur quelle base l’éthoxyquine est-elle autorisée en tant qu’additif alimentaire ? Patrick Edder poursuit : « c’est une question de principe de précaution : est-ce que l’on prend des mesures immédiates pour interdire cette substance ou est-ce que l’on attend tranquillement qu’on ait une évaluation pour prendre une série de mesures ? Apparemment, l’EFSA a plutôt choisi cette dernière solution. » Une fois de plus, Norge répond qu’elle ne bafoue aucune loi, puisque les seuils retrouvés chez le saumon se trouvent sous la valeur fixée par l’Union Européenne (pour les animaux terrestres). Mais là, encore, la législation ne concerne pas la transformation du produit. Une fois dans le corps du poisson, l’éthoxyquine se métabolise en effet en un autre composé, un dimère tout aussi inconnu mais retrouvé en plus grande quantité au cours des analyses. « Dans la plupart des cas on avait que des petites quantités d’ethoxyquine, par contre le dimère était lui en beaucoup plus grande proportion. » Devra-t-on attendre d’être certain que l’éthoxyquine soit néfaste avant de l’interdire ? On en prend tout droit le chemin…

Des saumons gavés d’antibiotiques ?

Construite sur le modèle industriel, l’aquaculture des saumons n’est autre qu’un élevage en batterie, transposé en milieu marin. Or, cette suspicion de contamination massive aux antibiotiques concerne tous les milieux de l’élevage moderne. Elle ne déroge donc pas à la règle en ce qui concerne les saumons. Pour bien comprendre, il faut rappeler que la médecine en élevage est une médecine de population et non d’individus. Lorsqu’une maladie apparaît, tous les animaux ne sont pas touchés en même temps mais la probabilité est grande qu’ils le soient à un moment ou un autre, compte tenu de la proximité. L’usage d’antibiotiques dans ce cas précis est compréhensible et légal partout dans le monde.

Depuis 2006 au sein de l’Union Européenne, il est interdit d’utiliser des additifs antibiotiques, à effet facteur de croissance, dans les aliments pour animaux. Seul l’usage thérapeutique pour traiter des maladies bactériennes est permis et soumis à prescription après un diagnostic vétérinaire. Cette réglementation, fort louable, ne fait malheureusement pas foi au Canada, où 90 % des éleveurs les utilisent librement8. Ailleurs, les antibiotiques à effet facteurs de croissance sont permis, comme en Russie, au Brésil, aux Etats-Unis ou aux Philippines.

Outre la possible installation d’une résistance aux antibiotiques chez les bactéries pathogènes pour l’être humain, l’utilisation massive d’antibiotiques peut également entraîner des effets secondaires importants (on sait par exemple qu’une anémie aplasique est associée au chloramphénicol). La seule solution serait de fixer et de faire appliquer des limites maximales de résidus qui soient communes à l’ensemble des pays exportateurs de saumons. Une utopie…

L’Etude CALIPSO a montré que la fraîcheur et l’apparence sont, sans conteste, les principaux critères de choix pour 80% des consommateurs de saumon. Voilà pourquoi les entreprises ajoutent un composé chimique dans les saumons d’élevage pour les rendre plus colorés. Les saumons sauvages sont naturellement rosés du fait de leur alimentation en plancton et en krill, qui renferment tous deux un pigment de la famille des caroténoïdes. Mais quid des saumons d’élevage qui sont nourris à base d’huile de poisson et de farines végétales ? Ils sont blancs. Or, aucune entreprise n’imagine vendre des saumons blancs dans les rayons des supermarchés. Ils ajoutent donc des suppléments de canthaxanthine dans la chair des poissons. En 1995, le comité mixte FAO – OMS d’experts des additifs alimentaires (JECFA) avait fixé la dose journalière admissible (DJA) de canthaxanthine pour les êtres humains à 0,03 mg/kg de poids corporel. Mais une directive européenne est revenue sur cette décision à la suite « d’études scientifiques montrant qu’une absorption importante de canthaxanthine provoquait une accumulation de pigments dans la rétine qui affecte la vue ». Les concentrations maximales sont désormais fixées à 25 mg/kg d’aliments pour les saumons au sein de l’Union Européenne. Une décision non partagée par Health Canada qui se cantonne à la recommandation de 1995…

Le saumon d’élevage, un poisson métallique ?

Parmi les craintes exprimées par les consommateurs, figure celle de la présence de métaux-lourds dans le saumon. Autant cette peur semble justifiée pour les saumons sauvages qui peuvent baigner dans des zones particulièrement polluées, autant elle semble sévère concernant les poissons d’élevage. Ces derniers ne nagent-ils pas dans un périmètre sécurisé et en permanence contrôlé par des appareils de mesure ? Malheureusement, la réalité est plus complexe. Les saumons d’élevage ne sont pas contaminés par l’eau mais par la nourriture qu’ils ingèrent et qui provient… de l’océan ! Ainsi, il faut en moyenne entre 2,5 et 4 kg de poissons sauvages pour la fabrication d’1 kg de poissons d’élevage. La farine et l’huile destinées à l’alimentation proviennent de petits poissons contaminés issus de la pêche minotière…

La notion de « Métal lourd » désigne « tout composé d’antimoine, d’arsenic, de cadmium, de chrome (VI), de cuivre, de plomb, de mercure, de nickel, de sélénium, de tellure, de thallium et d’étain ainsi que ces matériaux sous forme métallique, pour autant qu’ils soient classés comme substances dangereuses. » En ce qui concerne l’exposition à ces métaux lourds, plusieurs études récentes ont montré que pour le consommateur moyen, il n’y avait pas de dépassement des limites toxicologiques. Cependant, l’absence de risque pour le consommateur moyen n’exclut pas un risque pour le grand consommateur de poissons comme cela est souligné dans de nombreux travaux9-10.

Chez l’homme, le métal le plus dangereux est certainement le mercure. Dans l’océan, il est transformé en mercure organique par la microflore bactérienne marine, ce qui le rend biodisponible et explique sa forte capacité d’accumulation dans les coquillages et les poissons. Une fois ingéré par l’homme, il est absorbé dans le sang le long du tractus digestif et passe ensuite la barrière hémato-encéphalique pour se loger au niveau du système nerveux central. Sa neurotoxicité se manifeste sur le cerveau adulte mais surtout chez le cerveau en développement11. Comme il diffuse facilement à travers le placenta et passe dans le lait maternel, les femmes enceintes sont particulièrement à risque. Or, l’étude CALIPSO qui étudie les populations côtières, montre que les forts consommateurs de poisson présentent un taux de mercure qui dépasse parfois la dose limite fixée par le JECFA. Un tiers des sujets étudiés  pour être précis. De quoi encore revoir à la baisse les recommandations ?

Que l’on soit clair : il n’est nullement prouvé que l’industrie d’élevage du saumon enfreint la loi. Au contraire, c’est justement la base de leur argumentaire. L’immense majorité des saumons d’élevage venus de Norvège ou d’ailleurs, sont en adéquation avec les recommandations des organismes de santé. Oui, ils contiennent tout un arsenal de produits chimiques. Oui, ils recèlent de métaux lourds et de PCB. Mais en quantité inférieure à la valeur limite fixée par la loi, laquelle est rédigée en fonction des études et de leur caractère unanime. Le principal problème réside donc dans l’harmonisation de ces réglementations d’une part, et dans la révision de celles-ci en vertu d’un principe de précaution qui peut paraître évident. La situation n’est pas pour autant alarmante : au travers des études exposées dans ce chapitre, il semble que la consommation de deux repas à base de saumon par semaine soit toujours bénéfique. Mais nul ne peut l’affirmer avec certitude.

Références

Note : les liens hypertextes menant vers d’autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est possible qu’un lien devienne introuvable. Veuillez alors utiliser les outils de recherche pour retrouver l’information désirée.

1. http://www.francetvinfo.fr/sante/video-envoye-special-poissons-d-elevage-un-business-en-eaux-troubles_452510.html

2. Programme Coopératif de Recherche et Développement en Aquaculture (PCRDA)http://www.dfo-mpo.gc.ca/science/enviro/aquaculture/acrdp-pcrda/fsheet-ftechnique/pdf/02-fra.pdf

3. Diflubenzuron in Drinking Water Use for Vector Control in Drinking Water Sources and Containers, OMS, sept 2006.

4. Conclusion on pesticide peer review, Peer review of the pesticide risk assessment of the active substance Diflubenzuron, EFSA, 16 July 2009

5. Informations sur le Saumon de Norvège relatives au reportage du 7 novembre d’Envoyé Spécial, « Poisson : élevage en eaux troubles», Norge.

6. TOXICITE ET PERSISTANCE EN MILIEU MARIN D’UN INSECTICIDE DERIVE DES BENZOYLUREES : LE DIFLUBENZURON, par Claude ALZIEU avec la collaboration technique de J. SANJUAN

7. Reregistration Eligibility Decision(RED) Diflubenzuron, EPA. http://www.epa.gov/oppsrrd1/REDs/0144red.pdf

8. A Kroismayr. Natural growth promoters – a worldwide opportunity. 2007. Pig Progress, 27(4): 14-16

9. INRA-DGAL. Leblanc J.-Ch. Coord o n n a t e u r. Etude de l’alimentation totale française – Mycotoxines, minéraux et éléments traces. Mai 2004, 68 p.

10. Etudes de l’alimentation totale (TDS). Consultation US FDA/OMS, Kansas city, juillet/août 1999, consultation ANFZA/WHO/FAO, Brisbane, janvier 2002 et consultation INRA/WHO, Paris, Mai 2004.

11. Murata K, Weilhe P, Araki S, Budtz-Jorgensen E, Grandjean P. Evoked potentials in Faroese children prenatally exposed to methylmerc u r y. N e u rotoxicol. Teratol. 21 : 471-472, 1999.

Compte-rendu de l’Assemblée Générale du 30 mars 2024

Publié le : 8 avril 2024

 

ASSEMBLEE GENERALE DU SAMEDI 30 MARS 2024

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RAPPORT MORAL ET D’ACTIVITE exercice 2023

par le président Antoine DOMENECH

Bonjour à tous,

En préambule à la 9éme assemblée générale de l’association SALMO TIERRA – SALVA TIERRA, remercions Monsieur le Maire JEAN LABOUR, de nous accueillir chaleureusement en sa mairie de SAUVETERRE-DE-BEARN.

INTRODUCTION

L’association SALMO TIERRA – SALVA TIERRA, officiellement déclarée au journal officiel le 17/10/2015 a pour objectifs de :

  • Restaurer la totale libre circulation des poissons migrateurs et obtenir la fin de la pêche aux filets dérivants dans le bassin versant de l’Adour et sur l’ensemble des bassins versants de la façade atlantique,

  •  protéger, restaurer et reconquérir l’environnement très dégradé du bassin versant de l’Adour en défendant ses territoires et ses cours d’eau contre toute forme d’atteinte et de nuisance qui affecterait la qualité de l’eau et de la vie aquatique, entraverait la continuité écologique, dénaturerait les écosystèmes, défigurerait les équilibres naturels et pillerait les ressources.

PROPOS LIMINAIRE

2023 a été une année difficile pour notre Association. Nous avons perdu un ami avec la disparition de Jean-Claude Chavaillon.

Notre Conseil d’Administration a été confronté à la difficulté de renouveler une grande partie de ses administrateurs, alors même que le nombre d’adhérents reste stable et que notre notoriété et notre influence font de nous un acteur majeur de la défense et de la protection de nos Gaves et de leurs populations de poissons migrateurs.

En coopération étroite avec l’AAPPMA du Gave d’Oloron où siègent deux de nos représentants et avec la SEPANSO 64 à laquelle nous adhérons (notre président est au CA), nous avons gagné (malgré la multiplication des recours) toutes nos actions juridiques.

Récapitulons succinctement :

  • PLAGEPOMI (action collective avec DMA)

  • PORT DE BAYONNE (AAPPMA Oloron, SALMO, SEPANSO64)

  • CARRIERE CARRESSE (action collective avec SALMO et la SEPANSO 64)

  • MICROCENTRALE GABARRET (en cours avec FD64, PPHBE, Pyrénées Re-belles, SALMO et SEPANSO 64)

  • GAVE D’OSSAU (en cours avec SALMO ET SEPANSO 64)

  • ARRETES DE PECHE PREFETS 40 ET 64 (collectif associatif)

Plusieurs actions et recours juridiques sont en cours :

– Le Recours déposé en octobre 2020 contre l’Arrêté du règlement particulier de police du port de Bayonne autorisant la pêche professionnelle. Ce Recours, pour lequel toute la procédure en défense et en réplique est terminée cette année, devrait légalement obtenir une réponse en 2024. Nous demandons une indemnisation de 27 millions d’euros au titre de la pêche illégale et des préjudices subis (AAPPMA Oloron, FD 64, SALMO TIERRA, SEPANSO)

– PLAGEPOMI (action collective) Le recours en référé en date du 28 février 2022 contre le PLAGEPOMI/COGEPOMI du bassin de l’Adour a permis son annulation dans sa forme primitive.

– ARRETES DE PECHE PREFETS 40 ET 64 (action collective). Les recours que nous avons introduits les années précédentes auprès du T.A. sont arrivés trop tard pour avoir une quelconque efficacité. Ce n’est pas l’effet du hasard ! Pour 2024, nous allons poursuivre et intensifier nos actions en contestant les arrêtés de pêche de cette année.

– Le Recours déposé en octobre 2021 contre l’Arrêté de juin 2021 concernant la chenalisation du gave d’Ossau sur la commune D’ASTE-BEON (SALMO TIERRA ET SEPANSO 64)

– Notre engagement auprès des riverains et partenaires dont L’AAPPMA LA GAULE ASPOISE, contre le projet de micro centrale sur le gave du Gabarret (SALMO TIERRA, et SEPANSO 64)

2023 fut une année catastrophique pour la pêche sportive du saumon.

Des dizaines de millions d’euros ont été consacrés par la puissance publique à la restauration de la continuité écologique avec les résultats catastrophiques que nous constatons aujourd’hui.

Pour 2024, nous allons poursuivre et intensifier nos actions pour protéger nos Gaves des multiples agressions qu’ils subissent. La protection de notre environnement est une priorité. La pêche sportive des poissons migrateurs (saumons, aloses, truites de mer) peut à elle seule revitaliser nos Gaves, booster l’économie de nos vallées pour en faire une destination mondiale eu égard la qualité exceptionnelle de cet environnement.

Le COGEPOMI qui est mandaté pour inscrire dans la durée « une gestion équilibrée des poissons migrateurs ; n’évoque même plus les limites de conservation, évoquées il y a 20 ans et qui suffiraient à stopper toute pêche commerciale

Comme l’alose ou la lamproie, le saumon est sur la liste rouge des espèces menacées. D’une espèce décrite comme vulnérable il y a peu, il doit être considéré en voie de disparition au regard de l’effondrement des stocks constatés en 2022 et plus encore en 2023.

Il résulte d’un document de données compilées par MIGRADOUR que la pêche professionnelle concerne 83 % de toutes les déclarations de captures maritimes et fluviales.

Surtout celles effectuées dans les limites administratives du Port de Bayonne, sans aucuns contrôles y compris sanitaires et nous en verrons bientôt les conséquences.

Le saumon n’existera bientôt plus qu’à l’état endémique. Il est opportun de rappeler la nécessité de quantifier précisément le nombre de poissons prélevés. Ce faisant, l’État français déclare « le saumon pyrénéen est menacé d’extinction totale et le place sur liste rouge ».

Le PLAGEPOMI, a été annulé le 27/03/2023 au T.A. de Bordeaux et pour cause : un fatras de constats biaisés, de compilations d’études ad hoc, voulant justifier et pérenniser la gabegie de la gestion en cours, sans architecture et calendrier de régulation, de mesure de restauration, devant permettre le suivi et le contrôle des prélèvements effectués par les professionnels fluviaux et maritimes.

Le COGEPOMI aurait du interdire pour des raisons sanitaires et de préservation des migrateurs, la pêche au saumon atlantique dans les limites administratives du Port de Bayonne où s’effectuent 80% des prises.

Cette institution a été subvertie, pervertie et détournée de son objet avec la complaisance des représentants de l’Etat et des administrations.

Sans le PLAGEPOMI, le COGEPOMI n’a pas de texte de référence pour justifier un quelconque arbitrage et d’éventuelles propositions en terme de gestion des migrateurs (saumons, aloses, lamproies, truites de mer, anguilles). Rappelons que cet organisme est clairement au service de la pêche professionnelle.

CONCERNANT LES POLLUTIONS DE L’EAU

Elles résistent aux efforts d’assainissement, ainsi en est-il du gave d’Oloron, déclassé nitrates à la fin des années 2000 et qui est la victime de pratiques agricoles industrielles. Nous ne parlerons pas de la pollution chimique de l’estuaire qui est sans précédent en France. La qualité de l’eau des Gaves et des Nives, mais aussi de l’océan est un enjeu majeur pour le tourisme des Pyrénées Atlantiques.

Les politiques et les administrations sont dans le déni des pollutions fluviales et marines qui ne seraient pour eux que des épiphénomènes. Ces pollutions sont minorées, niées et font l’objet, de statistiques tronquées sinon falsifiées.

Cette méconnaissance des pollutions et leur minimisation mettent en péril l’attractivité économique de la région et de son littoral. Ainsi les stations d’épuration sur le linéaire des Gaves et Nives sont souvent défaillantes et/ou insuffisantes pour traiter les pollutions médicamenteuses et les adjuvants ménagers. Elles sont avec la pollution des piscicultures, les intrants et pesticides agricoles, le port de Bayonne, les principaux facteurs de dégradation et de contamination des eaux.

CONCERNANT L’ENVIRONNEMENT HUMAIN ET ECONOMIQUE

L’appauvrissement des bassins des Gaves et des Nives, génère une désertification progressive de l’habitat par le non-renouvellement et le vieillissement des populations. Ceci est la conséquence du manque de travail et d’attractivité de ces régions, avec comme conséquences la disparition progressive des services publics, la fermeture des écoles et une économie touristique et ses dérivés sinistrés.

Les projets et initiatives qui se font jour pour restaurer la splendeur des Gaves et des Nives et valoriser un espace patrimonial et culturel exceptionnel se heurtent aux lobbys, à l’indifférence ou à la frilosité des décisionnaires.

A chacun et d’abord aux élus, de prendre la mesure des enjeux, de penser différemment l’économie des territoires, leur préservation, leur restauration, de revoir leur modèle de développement aujourd’hui essentiellement agricole et de s’engager dans la valorisation d’un patrimoine exceptionnel à tous égards, afin d’offrir une terre à vivre à nos enfants.

Dans ce contexte calamiteux, il faut se réjouir de voir tous les protagonistes de la pêche, Fédération en tête, AAPPMA et les associations emblématiques du 64 mais aussi du 40 faire cause commune :

  • Interpellations des autorités régionales et ministérielles,

  • Contestations de toutes décisions nuisibles portant atteintes à l’environnement et à la qualité biogénétique de nos cours d’eau,

  • Création à terme d’un pool juridique commun et partage de compétences,

  • Remise en question de la composition et de l’expertise du COGEPOMI avec à terme son rééquilibrage.

  • Interrogations et inquiétudes sur la communication, les missions et le fonctionnement de MIGRADOUR.

Notre objectif prioritaire:

Arrêt de la pêche professionnelle fluviale et estuarienne sur l’Adour et les Nives

et interdiction de la pêche prétendument amateur aux filets et aux engins

Le rapport moral et d’activité est approuvé à l’unanimité

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RAPPORT COMPTABLE ET FINANCIER exercice 2023

par l’administrateur général Pierre BERNARD

Rapport financier exercice 2023

1 – LE RESULTAT D’EXPLOITATION est positif à 203,01

Les produits d’exploitation correspondent principalement aux cotisations et dons qui s’élèvent à 1825 €.

Les charges d’exploitation s’élèvent à 1621,99 € dont 1100 € de frais d’avocats

2 – LE RESULTAT FINANCIER est positif à 265,26 € 

– les produits financiers  « intérêts sur livret » pour 316,10 € compensent largement les charges de « frais de tenue de compte courant » à 34,92 € et les « frais Paypal » à 15,92 € correspondant aux cotisations

3 – LE RESULTAT COMPTABLE NET de l’exercice est positif à 468,27

4 – LE RESULTAT NET CUMULE fin 2023 s’élève donc à 11971,15 après intégration du solde créditeur de l’année précédente de 11502,88

Perspectives : 

Ce résultat net cumulé 2022 à 11971,15 € permettra donc, s’il le fallait, une nouvelle année d’engagements de procédures judiciaires pour la protection du saumon et autres migrateurs ainsi que pour la défense de l’environnement des gaves.

L’association rappelle que ses seuls produits courants sont les cotisations et les dons, garants de son indépendance, qu’il convient donc de pérenniser voire d’accroître afin d’assurer la continuité et le développement de ses actions ciblées retenues dans le cadre de ses objectifs.

La situation financière de l’association est saine avec des dépenses maîtrisées.

Le rapport comptable et financier est approuvé à l’unanimité

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De nombreux échanges et débats de qualité animent cette assemblée générale

Le président remercie à nouveau chaleureusement tous les participants de leur présence et interventions

L’assemblée générale est close

David Habib s’engage pour interdire la pêche au filet dans l’estuaire de l’Adour

Publié le : 25 mars 2024

Commentaire :

Merci à David Habib pour son engagement !

Après 8 années de combats juridiques durant lesquelles l’Etat et ses préfets n’appliquent pas La Loi et les jugements rendus contre la pêche aux filets illégale dans le port de Bayonne, toute initiative, politique en l’occurence, ne peut que renforcer la volonté et le dynamisme du Béarn des Gaves à défendre son patrimoine environnemental et halieutique au bénéfice d’une réelle économie touristique et structurelle.

Quand bien même l’indemnisation des professionnels questionnerait … elle ne devrait pas être un problème mais plutôt la solution pour régler définitivement une situation qui s’éternise dans l’illégalité avec pour conséquence le pillage d’une ressource déjà en grande en difficulté.

Alain Rousset, président du Conseil Régional, maintiendrait son offre à 2 millions sur les 4 demandés tandis que Jean-Jacques Lasserre, président du Conseil Départemental maintiendrait son refus de participer et donc de soutenir économiquement un de ses territoires du Pays des Gaves.

Le temps presse …Tous les élus, politiques et autres citoyens sont invités à nous rejoindre … pour aller de l’avant !

Publication et commentaire du 2 novembre 2023 :

Face à ce nouveau déni de justice, l’Aappma d’Oloron, la Fd 64, Salmo Tierra et la Sepanso 64 déposent un nouveau recours devant le tribunal administratif de Pau et demandent une indemnité de 26 millions d’euros au titre du préjudice causé par la pêche illégale aux filets dans le port de Bayonne.