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Données chiffrées

Saumon : résumé et suivi des données chiffrées – été 2019


1 – Les prélèvements de la pêche professionnelle :

Plusieurs milliers de saumons sauvages sont prélevés en mer illégalement par des pêcheurs professionnels dans la bande littorale basco-landaise et plusieurs autres milliers sont prélevés, tout autant illégalement, par les filets sur l’Adour !

Ces pêches commerciales sont destructrices de la ressource et représentent le principal facteur local de la raréfaction de cette espèce emblématique.

D’une part, environ 4000 en mer :

Sans parler de l’abbération des licences exceptionnelles autorisant la pêche des salmonidés en mer, le pillage côtier du saumon par captures dites « accidentelles » est un véritable scandale.

Notre partenaire ADRM confirme nos estimations qui s’élèvent à au moins 4000 saumons prélevés illégalement sur la côte basco-landaise :

– Dans le cadre des rapports Ifremer, les campagnes embarquées réalisées dans les années 2000 par Prouzet et Popovsky et les notes sur les captures de Morandeau et Caill-Milly en 2011, permettent, à partir d’une trentaine de bâteaux côtiers concernés, du nombre de marées pêchées et de la moyenne des prises par marée, d’estimer à au moins 4000 le nombre de saumons capturés « accidentellement » chaque année, sachant que le système déclaratif de la pêche professionnelle en mer induit une très forte sous-évaluation de ces captures dont le ratio est estimé officieusement à 1/10. Et l’évolution permanente des matériels et techniques de pêche permet d’envisager le pire …

– en 2014, le Comité Régional des Pêches Maritimes reconnaît, en réunion Plagepomi, l’importance de ces prélèvements interdits … au point de solliciter une autorisation de commercialisation !

Un responsable des pêcheurs de Capbreton n’a pas hésité alors à déclarer dans une réunion du Cogepomi que si l’administration persistait à leur refuser le droit de vente, ils continueraient à vendre « sous le manteau » leur « gros millier de saumons » prélevé annuellement. Cette dernière déclaration de bien plus de 1000 saumons prélevés rien que sur Capbreton (chiffrée à 1300) par une dizaine de bâteaux valide à elle seule les observations et estimations ci-dessus.

D’autre part, environ 4200 dans l’Adour :

Les professionnels estuariens déclarent chaque année à la Capitainerie de Bayonne entre 1000 et 1400 saumons avec, sur les 10 dernières années, une moyenne de 1183 ( INRA et ONEMA/AFB ).

Evaluation des saumons non-déclarés et vendus par les professionnels aux restaurants, commerçants, poissonneries, entreprises de fumaison, particuliers … :

Au regard de la quinzaine de bâteaux, du nombre de marées pêchées et de la moyenne observée et recueillie des prises par sortie, nous pouvons évaluer leur prélèvement de saumons à environ 3600 par an. Leur déclaration moyenne d’environ 1200 dans un système qui induit là aussi une forte sous-évaluation des captures chiffrée officieusement à 1/3, confirme donc tout à fait cette estimation de 3600.

Se rajoutent une quinzaine de professionnels fluviaux qui déclarent 196 captures en moyenne à la hausse depuis 2011 ( données 2018 Migradour ). Après ajustement d’un correctif là aussi chiffré officieusement à 1/3, leur prélèvement annuel s’évalue actuellement en moyenne à 600 saumons.

Chaque année donc, environ 45 professionnels mer-adour prélèvent illégalement environ 8200 saumons.

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2 – le prélèvement de la pêche sportive s’élève à environ 326 :

Une moyenne de 326 prises en pêche sportive (données 2018 AAPPMA d’Oloron et Migradour) :

face à ce pillage professionnel commercial destructeur, environ un petit millier de pêcheurs sportifs n’en prélèvent que 326 en moyenne sur les 4 dernières années et globalement sur les Gaves d’Oloron, Saison et Nive.

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3 – les retours observés sur les Gaves et Nive s’élèvent en moyenne à 3248 :

Une moyenne de seulement 1604 montaisons sur le gave d’Oloron ( données 2018 AAPPMA d’Oloron et Migradour ) :

Les montaisons et retours sur frayères fluctuent beaucoup sur le gave d’Oloron avec une moyenne des 8 dernières années à seulement  1604 saumons  observés à la station de contrôle de Navarrenx.

Sur le gave de Pau ( station Artix ) et le Saison ( station Charritte ), les moyennes des 8 dernières années s’accroissent très légèrement mais restent excessivement faibles respectivement à 624 et 593 montaisons ( données 2018 AAPPMA d’Oloron et Migradour ).

Sur la Nive, cette moyenne s’élèverait à environ 427 ( estimationMigradour, sans comptage précis de 2011 à 2017 – stations Chopolo et Alsou )

Au total, les montaisons observées en station de contrôle sur les Gaves et Nive s’élèvent donc en moyenne sur les 8 dernières années à 3248 saumons

Note :ces 3248 saumons n’atteindrons pas tous les zones de frayères puisque la plupart des stations de comptage se situent en aval de zônes de pêche sportive.

Le nombre de saumons qui arrivent sur les frayères est donc sensiblement inférieur.

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4 – l’Adour est en réalité un des tous premiers bassins d’Europe pour les migrateurs (anguilles, aloses, lamproies, saumons et truites de mer ) et avec un potentiel de plus de 11 000 saumons chaque année.

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5 – Un taux de conservation de l’espèce trop faible actuellement pour garantir sa perennité :

Le référentiel scientifique admis pour le bassin de l’Adour ( Plagepomi et AAPPMA oloron ) :

– sur une population de saumons, le nombre de femelles est estimé à environ 40%

– une femelle, dans de bonnes conditions, pond en moyenne 1800 oeufs par kg

– le poids moyen d’une femelle sur frayère est de 3,200 kg

Le cahier des charges du Plagepomi Adour :

– depuis 1998, il est préconisé une dépose minimale de 12 millions d’oeufs afin de garantir la pérennité de l’espèce, avec des zônes amont de frayères protégées.

– il est convenu que cette dépose d’oeufs s’élève à 20 millions si les têtes de bassin ne sont pas protégées … ce qui est le cas pour l’Adour

Estimation du nombre de saumons sur les frayères nécessaire au maintien de la population :

– 20 millions d’oeufs/1800 oeufs/3,200kg = 3472 femelles

– 3472 femelles /40 x 100 = 8680 saumons

Rappel du nombre de saumons pouvant atteindre actuellement leurs frayères (cf. point 3) :

Aujourd’hui, moins de3248 saumons sont en mesure d’atteindre leurs frayères avec seulement moins de 1300 femelles.

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Conclusion

Les pêches professionnelles commerciales prélèvent environ 8200 saumons = 70 % de la ressource

La pêche sportive prélève en moyenne 326 saumons = 2,5 % de la ressource

Les frayères accueillent environ 3200 saumons = 27,5 % de la ressource

Le nombre de géniteurs pouvant atteindre les frayères est très largement insuffisant et ne peut aucunement garantir la pérennité du saumon sur le bassin de l’Adour.

Il conviendrait que les frayères accueillent au moins 8680 saumons dont 3472 femelles afin de préserver et d’exploiter une population de saumons viable sur le bassin de l’Adour.

Une seule solution s’impose

L’arrêt de toute pêche professionnelle commerciale au profit de l’exploitation économique de la ressource par la pêche sportive, sur tout le bassin de l’adour, seule garantie d’une gestion pérenne de la ressource. (cf. « dossiers économiques »).