Edito 23 : Goûtons la perspective d’un arrêt prochain de toute pêche professionnelle ou aux engins dans le bassin de l’Adour
Publié le : 29 décembre 2024
Goûtons la perspective d’un arrêt prochain de toute pêche professionnelle
ou aux engins dans le bassin de l’Adour
Après un long silence, non sans engagements ni réflexions, il apparaît nécessaire de préciser les dernières avancées de notre combat pour la protection du saumon et de son environnement et donc pour la défense du Béarn des Gaves engagé depuis 2015.
L’année 2024 dans la lignée des temps prophétiques annonce la fin d’un monde, d’une France rurale désertée par sa jeunesse et ses forces vives, laissant les prédateurs de tous poils, hommes et femmes d’inculture, piller leur bien commun dont une des richesses en devenir devrait être celle d’un tourisme prospérant autour de la pêche sportive.
Ainsi, malgré nos actions couronnées de succès dans la défense du saumon et de l’environnement, le glas a sonné tout le long du gave d‘Oloron pour accompagner sa disparition programmée, l’agonie du poisson roi. Il fut décidé, comme quasiment partout en Europe, du nord au sud de ses côtes, d’arrêter la pèche pour préserver ce qui restait de nos poissons migrateurs.
Le mal est profond, la surpêche, la pollution de la ressource par les élevages concentrationnaires de saumons, l’agriculture industrielle, la multiplication des obstacles sur la route des migrations vers les frayères ont quasi anéanti la ressource.
Mais au-delà de tous ces maux largement répertoriés et commentés, c’est l’état des esprits qu’il faut changer. Alors même que nous étions une poignée à lutter sur tous les fronts pour alerter sur la dégradation des écosystèmes du bassin de l’Adour, la multiplication des micros-centrales subventionnées, le pillage institutionnalisé des migrateurs par les professionnels, il nous fallait concomitamment nous confronter à certains d’entre nous, n’acceptant pas l’idée même que pour 2025 la pêche des migrateurs puisse être fermée sur l’ensemble du bassin de l’Adour.
N’étant au fait de rien, puisque n’ayant participé à aucunes de nos actions devant les tribunaux ou sur le terrain, velléitaires en toutes choses, ils soliloquent leurs arguments foireux et circonstanciés, incapables de réaliser que pour la toute première fois, il est envisagé l’arrêt définitif de la pêche professionnelle avec la nécessité de donner l’exemple d’une année sabbatique concernant la pêche sportive du saumon et ce pour mieux rebondir dans le proche avenir.
Nous les voyons, têtes baissées, pleurer sur leur loisir empêché, tout à leur frustration, commenter à voix basse dans une atmosphère de deuil une éventuelle impasse saisonnière.
Ils s’alarment des cabanes qui seraient désertes pour l’ouverture, des campings, restaurants et hôtels qui verraient leurs chiffres d’affaire baisser, des détaillants d’articles de pêche qui fermeraient boutiques. Dans les faits, l’arrêt prématuré de la pêche en 2024, il est vrai tardif, n’a eu aucun impact sérieux sur le commerce de proximité.
Ainsi vont les experts autoproclamés de toutes obédiences, de toute impuissance, tout à leur loisir, fuyant tout engagement, ne prenant aucun risque personnel … ils voleront, à l’occasion, au secours de la victoire.
Le récent travail de négociation réalisé avec l’administration et les professionnels fait suite à toutes les actions engagées par les élus, fédérations de pêche, aappmas et associations.
Bien évidemment, cette victoire en perspective, jamais aussi proche, nous demande aujourd’hui de rester mobilisés dans l’attente de la mise en œuvre des toutes dernières décisions.
Cette victoire que nous appelons de nos vœux est celle de l’arrêt de toutes pêches professionnelles ou aux engins,
pour un formidable retour des migrateurs sur le bassin de l’Adour.