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Edito 21 : Le port de Bayonne … libéré !

Publié le : 23 juillet 2023

Le port de Bayonne … libéré !

La raison et le droit l’emportent et c’est tout à l’honneur du Tribunal Administratif de Pau qui n’a pas suivi les conclusions pour le moins erratiques du rapporteur.

En date du 22 mai 2023 le T.A. annule le bidouillage du règlement du Port de Bayonne autorisant la pêche aux filets dérivants dans son enceinte. Ce nouveau règlement que nous considérons comme subversif de l’Etat de Droit, fut avalisé par des Arrêtés préfectoraux du 64 et du 40.

Comme l’alose ou la lamproie, le saumon est sur la liste rouge des espèces menacées. D’une espèce décrite comme vulnérable il y a peu, il doit être considéré en voie de disparition au regard de l’effondrement des stocks constatés en 2022 et plus encore en ce début de saison 2023.

Sans rentrer dans le détail technique et l’argumentation juridique qui fondent la décision du T.A. de PAU, Il résulte d’un document de données compilées par MIGRADOUR que la pêche professionnelle concerne 83 % de toutes les déclarations de captures maritimes et fluviales. Surtout celles effectuées dans les limites administratives du Port de Bayonne, sans aucuns contrôles y compris sanitaires et nous en verrons bientôt les conséquences.

Le saumon n’existera bientôt plus qu’à l’état endémique. Il est opportun de rappeler la nécessité de quantifier précisément le nombre de poissons prélevés, de déterminer non pas de manière empirique et au doigt mouillé, le degré d’atteinte à l’espèce.

Le jugement rappelle que toute activité de pêche des poissons migrateurs est conditionnée par le PLAGEPOMI, lequel a été annulé le 27-03-2023 au T.A. de Bordeaux et pour cause : un fatras de constats biaisés, de compilations d’études ad hoc, voulant justifier et pérenniser la gabegie de la gestion en cours, sans architecture et calendrier de régulation, de mesure de restauration, devant permettre le suivi et le contrôle des prélèvements effectués par les professionnels fluviaux et maritimes.

Le COGEPOMI aurait du interdire pour des raisons sanitaires et de préservation des migrateurs, la pêche au saumon atlantique dans les limites administratives du Port de Bayonne où s’effectuent 80% des prises.

Le Tribunal administratif ne s’est pas laissé embobiner et ce faisant n’a pas suivi la conclusion du rapporteur.

Me Ruffié qui nous représentait a conclu ainsi l’audience du 4 mai 2023. citons le au delà du texte et dans l’esprit…..

Ce n’est pas un simple arrêté de police du port dont il s’est agi. Il a été rédigé pour annuler une décision de justice. Les protagonistes dont les représentants de l’Etat dans leur toute puissance et assurés de leur impunité ont voulu légiférer.

Nous rappelons, l’indépendance des législations (police/environnement) et leurs limites. Cet arrêté a été voulu et pensé comme une autorisation de pêche….. qu’il n’est pas …..point !

PS :

Sans les efforts des pêcheurs sportifs et leur engagement bénévole pour créer et gérer les écloseries de saumon au détour des années 1980, il n’y aurait plus de saumons dans le Gave d’Oloron sauf de manière anecdotique. La disparition inéluctable à court et moyen terme de la pêche professionnelle qui est une pêche de prédation, devrait comme en Norvège et très récemment en Suède s’accompagner de l’émergence d’une pêche sportive, lucrative, génératrice en terme d’accueil et d’habitat, de dizaines d’emplois dans des vallées en déshérence désertées faute de travail et d’attractivité par leurs habitants.

Le cadre exceptionnel du Gave d’Oloron, sa proximité avec l’Océan Atlantique, les Pyrénées et l’Espagne en font un atout majeur du renouveau touristique de la région. Ici, il n’est pas question de subventions, ni d’aides d’aucune sorte, le bouche à oreille au niveau mondial le référencie déjà dans le perspective de l’arrêt de la pêche professionnelle comme le spot d’avenir, dans un environnement exceptionnel où on peut faire venir sa famille et s’y établir.

Un norvégien de mes amis, un soir mélancolique où il devait regagner Oslo, dans une rare confidence nous confie : « le jour où la gestion de ce joyau qu’est le Gave d’Oloron cessera d’être désastreuse et j’ose dire irrespectueuse, ce gave par son éclat et sa magnificence, fera pâlir l’étoile des autres destinations de pêche sportive « .