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Edito 2 du 19 octobre 2016

Publié le : 7 octobre 2016

 

L’été s’achève, le spectacle de l’Adour, des Gaves et des Nives est désolant, le Saison est réduit à un filet d’eau et la plupart des attributs de ces fleuves et rivières sont taris.

Au pire de la sécheresse, des saumons ont été piégés à SORDE, beaucoup sont morts et beaucoup très affaiblis vont l’être dans les semaines à venir. Les cours d’eau cet été ont été désertés, fréquentés par quelques rares pêcheurs et baigneurs, somnambules des Gaves, campeurs occasionnels et anecdotiques pour une industrie du tourisme sinistrée.

Dans les départements du 64 et du 40 et en prenant les chiffres de 2012, ce sont 100.000 hectares de maïs, représentant entre 40% et 50% des surfaces cultivables, qui ont été arrosés jour et nuit par plus de 16.000 points de pompage dans les eaux de surfaces ou dans les nappes phréatiques. Ceci représente un volume d’eau prélevé à minima, supérieur à 250.000.000 de m3 pendant les 2 mois d’été où l’étiage est le plus bas.

Ce volume d’eau représente plus de 2.000.000 de piscines de particuliers ou une retenue de 5km x 5km x 10m de profondeur. Cette eau quasi gratuite se double pour les terres irriguées, de 500€ de subventions/hect. soit pour les 2 départements et pour le seul maïs irrigué : 50.000.000 €.

En période de pompage, l’énormité des prélèvements font que les eaux de surface y compris les rivières s’enfoncent en suivant le niveau des nappes phréatiques, d’où les à secs à répétition, la concentration des pollutions, l’assèchement des prairies, etc.

Cette situation, écologiquement de plus en plus problématique, se greffe sur un environnement économique profondément dégradé, en toile de fond d’un chômage de masse et d’emplois précaires. Dans cette désespérance, nous percevons, une prise de conscience, une réelle volonté politique de sortir de l’impasse actuelle, de reconsidérer les priorités économiques, de restructurer et de diversifier l’offre agricole, en l’orientant vers des productions à fortes valeurs ajoutées respectueuses de l’environnement.

Il s’agit de chercher de nouveaux espaces de croissance. L’agro-tourisme à la ferme, en est un et nous pouvons nous inspirer de ses déclinaisons telles que pratiquées en Irlande et en Toscane où la vente de produits transformés et labellisés écologiquement compatibles forme le corpus d’une nouvelle économie. La pêche sportive des migrateurs quant à elle, est le socle de la renaissance de nos vallées, elle attire et fixe de nouvelles populations, revivifie le tissu social rural en l’enrichissant de nouvelles compétences.

Nous partageons avec l’APPMA du Gave d’Oloron, les mêmes objectifs et nous soutenons leur action conjointe avec les élus locaux et ceux de la région. Nous leur demandons de protéger les rivières en créant un conservatoire des berges des gaves, un partage de la ressource halieutique pour l’Adour, les Gaves et les Nives. Pour les vallées, l’exclusivité de la pêche sportive du saumon et de l’alose, pour les professionnels l’exclusivité de la pêche des civelles. Pour garantir ce nouvel équilibre de la pêche aux migrateurs, nous proposons la création sur les fonds pléthoriques de l’agence de l’eau d’une police indépendante, nombreuse, chargée du contrôle de l’eau et de sa qualité, du suivi des prélèvements, en préalable à un label de certification régional autorisant la commercialisation des pibales et anguilles.

Face à cette menace qu’ils prennent pour la première fois au sérieux, certains professionnels et leurs sociétés-conseils organisent la désinformation avec des relais au sein des administrations, fédérations et associations départementales, régionales et nationales :

– Ainsi, il ne faut pas parler du braconnage des saumons en mer, en estuaire et sur l’Adour. En 2015, il est pourtant question de la prise de plus de 10.000 saumons (indiscrétions de professionnels pêcheurs et mareyeurs) et d’au moins 10 tonnes de pibales braconnées (plus de 3 tonnes saisies en Espagne en mai 2016) sur l’Adour et son bassin pour un montant de 5.000.000 €. Les bénéficiaires de ces trafics aux profits monstrueux sont prêts à tout pour défendre leur pré-carré.

Dans ce combat, nous sommes insuffisamment soutenus par la FEDE 64 et MIGRADOUR, qui ne se sont ralliés que très tardivement et sans réel engagement aux positionnements de l’APPMA du Gave d’OLORON et de la majorité des politiques locaux et régionaux.

Les pêcheurs sportifs dans une écrasante majorité souhaitent être mieux représentés et entendus par la FEDE 64, qui est perçue en partie déconnectée des réalités du terrain, trop préoccupée de faire la chasse aux subventions, autocentrée sur ses problèmes de personnes et de représentations.

Il appartient à la FEDE 64 de se ressaisir et il en va de même pour la Fédération Nationale à Paris qui consacre et c’est là le problème, toute son énergie à défendre les intérêts des pêcheurs de carpes et de brochets, en ignorant et délaissant sous la pression des lobbys, les joyaux de son royaume que sont les poissons migrateurs. Ce faisant, elle consent à tout et au pire, comme d’autoriser la pêche professionnelle de nuit, à deux pêcheurs par embarcation. Le pillage et le braconnage n’en seront que plus efficaces. Et les lingots se ramassent à la pelle…

Le propre des institutions chargées de régler un problème et qui se sont sclérosées, c’est trop souvent, la peur de perdre le contrôle, la maîtrise d’œuvre et de tout faire pour que le problème subsiste au moins en partie, afin de ne pas disparaître avec lui, CQFD.

Pourtant quoi de plus naturel et noble que de vouloir développer, enrichir, embellir nos vallées et plus particulièrement celle du Gave d’Oloron, ainsi nous affirmons que :

– le saccage du BAGER est un sacrilège,

– la récolte des cailloux à CARESSE en lieu et place des kiwis, une vilenie. Pour les protagonistes ; propriétaires, intermédiaires, apporteurs d’affaire, facilitateurs et autres, cela représente sur la base de plus de 60.000 €/Hect. pour 30 hectares (au début) au moins 1.800.000€.

Monsieur le Préfet du 64 doit savoir que nous lutterons pour défendre ces zones, du pillage qui leur est promis. Nous ne voulons plus que notre avenir dépende de prétendus experts, de plumitifs, de conseils municipaux exténués et sous influences, d’industriels de la prédation, dont la cupidité n’a d’égale que le cynisme et qui sont étrangers à notre monde et à sa beauté. Ces parasites qui sacrifient au veau d’or, sont prêts pour un saumon sur une table étoilée et pour des créations d’emplois en trompe-l’œil, à brader un patrimoine dont nous sommes les dépositaires mais pas les propriétaires.

Rappelons nos objectifs

fin de la pêche aux filets dérivants et autres, des poissons migrateurs par les professionnels et les amateurs,

interdiction à la vente des poissons migrateurs (sauf pibales),

interdiction du drainage direct dans les gaves et attributs et création de zones d’exclusion pour les cultures avec intrants et pesticides.

quelques propositions par nature évolutive

les professionnels auraient l’exclusivité de la pêche à la pibale sous le contrôle effectif et efficace d’un organisme de police, étatique et certificateur, indépendant des pouvoirs locaux et des lobbys constitués,

un conservatoire des berges du gave d’Oloron et de ses principaux attributs serait créé, sur le modèle du conservatoire du littoral et serait financé totalement par l’agence de l’eau Adour-Garonne.

une refonte et une réorientation des financements européens et publics, au profit de la collectivité et de son environnement et à son seul bénéfice, avec des appels d’offres pour des missions et des actions faisant l’objet d’évaluations quantifiables et vérifiables.

Dans une atmosphère délétère, mélange détonnant de laisser-aller, d’argent et de corruption, Salmo Tierra – Salva Tierra lutte pour garder son indépendance et tenir sa ligne politique.

Depuis l’AG du 2 juillet 2016 et par l’intermédiaire de notre site internet, nous avons reçu de très nombreux témoignages de soutien y compris de l’étranger et nouveauté, de nouvelles adhésions venant de toutes les régions de France.

Notre engagement suscite des vocations et nous nous en réjouissons.